100 Voix ! est soutenue par de nombreux parrains, photographes professionnels et réalisateurs de renom. Nombre d'entre eux s'investissent en animant les ateliers photo et vidéo proposés aux personnes accueillies : voici un aperçu de leurs parcours.
Sarah Moon est une photographe et réalisatrice française. Après avoir étudié le dessin durant six ans, Sarah Moon exerce les professions de mannequin de 1960 à 1966, puis de photographe de mode pendant près de quinze ans, période durant laquelle elle réalisera de nombreuses et brillantes campagnes publicitaires, dont celles consacrées à la marque Cacharel qui la rendront célèbre. Vers le milieu des années 80, elle se tourne vers une photographie plus artistique, sombre et personnelle et débute un travail en noir et blanc sur Paris. Elle réalisera plus tard ses premiers films, avec « Mississippi » en 1990 et « Contacts » en 1994. Son style unique, mêlant féminité, douleur, onirisme, mélancolie et exotisme sur fond d’images évanescentes, vieillies et grattées, la consacre en tant qu’artiste incontournable de sa génération et lui a valu de recevoir de nombreux prix, tels le Grand Prix de la Photographie en 1995, le Prix du Public à Moscou en 2007, ainsi que le Prix Nadar en 2008.
Antoine Agoudjian est un photographe français, membre de l’Agence Rapho depuis 1992. C’est au cours d’une mission humanitaire en Arménie suite au tremblement de terre de 1989 qu’il réalisera ses premières photos. A son retour en France en 1990, Antoine Agoudjian publie le premier de ses cinq livres, « Le Feu sous la Glace », illustrant les clichés réalisés lors de sa mission. L’Arménie et son peuple, duquel la famille Agoudjian fait partie, s’avérera être au cœur de la démarche du photographe qui y consacrera l’essentiel de ses projets. De 1999 à 2006, il parcourra ainsi les pays du Moyen-Orient afin de retracer l’histoire du peuple arménien. Fort d’un engagement profond, il sera également amené à s’intéresser à la misère sur le sol français, ce qui le conduira à collaborer avec les Restos du Cœur dès 1991, dont il assurera les reportages des coulisses des « Enfoirés » à partir de 1997. La puissance de ses clichés tout en noir et blanc et sa ferveur à raconter un peuple haut en couleur font d’Antoine Agoudjian un artiste hors pair, et lui ont valu, en plus d’être massivement publié dans la presse nationale et internationale, de figurer parmi les Lauréats du prix Oscar Barnack en 1999.
Kate Barry est une photographe britannique. Après avoir obtenu son diplôme à la Chambre Syndicale de la Haute Couture Parisienne, elle se lance dans la photographie en 1996. Sa première exposition s’est déroulée en 2000, à la Bunkamura Gallery de Tokyo. S’ensuivront « Cornered, portraits-paysages » à la galerie Léo Sheer de Paris en 2005 et la la Basilique Sant’Alessandra de Fiesole en Italie, puis « Les Gueules de Rungis » en 2009, à l’occasion des 40 ans du marché de Rungis.
Kate Barry collabore également à divers magazines, dont Elle, Paris Match, Madame Figaro, Cosmopolitan, Vanity Fair et Vogue. En parallèle, la photographe réalise de nombreuses pochettes d’albums, notamment pour Raphaël, Calogero et sa mère Jane Birkin.
Kate Barry est une artiste engagée, et est à l’origine de la création en 1991 de l’association APTE (Aide et Prévention des Toxicodépendances par l'Entraide), qui a été la première association à se fonder sur la thérapie de groupe pour traiter les problèmes d’addiction. APTE a fusionné avec Aurore en 2010.
José Chidlovsky est réalisateur de films documentaires. Il a été à l'initiative de la création de la société de production « Les films à Lou » au début des années 90, et a produit et participé à la réalisation de l'émission littéraire "Qu'est-ce qu'elle dit Zazie ?". Il se consacre désormais exclusivement à la réalisation de documentaires. Il a notamment réalisé « Journal de Sans-Papiers » avec Rabeha el Bouhati, chez Zadig Productions. Ce documentaire retrace le quotidien d’hommes et de femmes exclus et fragilisés, sous la forme d’un journal intime où les histoires des uns et des autres s’entremêlent. En 2011, il réalise « L’Instant Flou », documentaire qui survole les vingt ans d’existence du collectif de photographes Tendance Floue.
Gilles Coulon est un photographe et reporter, membre de Tendance Floue depuis 1996 et co-fondateur du site Revue.com. Après avoir étudié à l’école Louis Lumière de 1986 à 1988, il se lance dès 1992 dans le photoreportage, ce qui l’amènera à collaborer régulièrement avec Libération, Télérama et les Inrockuptibles. Passionné par l’Afrique, il remporte en 1997 le prix World Press pour son travail sur les peuls transhumant entre le Mali et la Mauritanie. En 2004 s’opère un tournant décisif dans son approche photographique avec son travail sur les néons qui donnera naissance à la collection « White Night », démarche purement esthétique excluant pour la première fois la représentation humaine, thème qui lui était cher jusqu’alors. Cette mutation stylistique s’illustre notamment dans sa collection « Hiver(s) » de 2010, dans laquelle Gilles Coulon s’emploie à évoquer la situation des SDF au travers de paysages enneigés. Au travers de ces différentes démarches stylistiques, l’humain et les phénomènes sociaux sont les constantes du travail de Gilles Coulon, et le consacrent comme personnage incontournable de la photographie française.
Jean-Louis Courtinat est un photographe social français, travaillant notamment sur les thèmes liés à l'exclusion. Ayant commencé sa carrière en 1987, il assiste Robert Doisneau à l’Agence Rapho durant 12 ans. Véritable militant social, son œuvre est davantage axée vers une photographie du témoignage que vers une représentation esthétisée de la réalité. Ses différents travaux s’emploient à nommer l’innommable et à briser les tabous, avec des sujets récurrents tels que la maladie, la vieillesse, le sans-abrisme et le mal logement. Artiste inconditionnel d’une réalité sans fard, la beauté de ses clichés n’en est que plus poignante et lui a valu de remporter de nombreux prix, dont celui des Jeunes Photographes des Rencontres Internationales de la Photographie d’Arles, celui d’Air France - Ville de Paris en 1987, ainsi que le prestigieux Prix Niépce en 1991.
Mat Jacob est un photographe français, co-fondateur du collectif Tendance Floue. Dès 1990, il se lance dans le photo-journalisme, qui l’amènera à parcourir le monde. Ainsi, dès 1993 et pendant près de six ans, Mat Jacob explorera les cinq continents dans le cadre de son travail sur « Les Mondes de l’Ecole » en collaboration avec Olivier Culmann. En parallèle, il entreprend de 1995 à 2005 six voyages au Chiapas afin de produire un photoreportage sur la révolution zapatiste au Mexique, ce qui lui vaudra le troisième prix World Press « General News » en 2002 pour « La Marche Zapatiste ». Il travaillera également autour des thèmes de l’altermondialisme et du conflit israélo-palestinien de 2001 à 2002. En 2007, il se détache du documentaire pour se consacrer à l’Homme, au travers de son travail « Etre, à l’Ouest ». Photographe hors pair, Mat Jacob, à mi-chemin entre artiste et militant, nous offre des œuvres empreintes d’humanisme, d’utopie et d’énergie collective.
Bertrand Meunier est un photographe français membre du collectif Tendance Floue depuis 2004. Après avoir beaucoup voyagé, il s’initie à la photographie professionnelle en 1997, et débute un travail sur la Chine et ses mutations sociales qui durera près de dix ans. Ces travaux lui vaudront une reconnaissance internationale ainsi que l’obtention de distinctions telles que les prix Leica Oskar Barnack en 2001 et Niépce en 2007. En parallèle de cette démarche, Bertrand Meunier se tourne vers le Pakistan, dont l’instabilité politique et la violence religieuse en font un sujet clé de l’actualité géopolitique mondiale. Là aussi, et durant cinq ans, le photographe s’emploiera à dépeindre l’omniprésent désarroi par l’utilisation d’un noir et blanc charbonneux, figurant avec justesse toutes les nuances de la situation. Depuis 2009, Bertrand Meunier se consacre au projet « Je suis d’ici », un portrait de la France et de ses « invisibles », démarche à mi-chemin entre ressenti personnel et illustration de la réalité, qui devrait s’achever en 2013.
Malekeh Nayiny est née à Téhéran et a étudié les beaux arts à la Syracuse University (1974-1978). Elle a poursuivi ses études à l'International Center of Photography à New York (1980-1982) où elle a suivi le programme d'advanced photography. Sa première exposition à New York (1982) consistait en une série de photogrammes en couleur. Elle s'est installée à Paris en 1990 où, depuis, elle vit et travaille. Son oeuvre a été exposée aux quatre coins du monde, de Londres à Téhéran, de Madrid à Dubaï, de New Delhi à Zurich et Turin. Des musées et des institutions tels que le County Museum (Los Angeles), la Smithsonian Institution (Washington), le British Museum, la fondation Coff ou encore le musée Niepce, la fondation Louis Vuitton et la Fnac ont fait l'acquisition de certaines de ses images pour leurs collections d'art contemporain.
Klavdij Sluban est un photographe slovène. Parallèlement à des études de littérature anglo-américaine poursuivies en France, il entre en stage dans l’atelier de Georges Fèvre, où il apprend le tirage noir et blanc. Après de nombreux voyages qui alimenteront son travail, il retourne en France et se consacre à la photographie dès 1992.
Les cycles les plus notables de son œuvre retracent son parcours autour du globe : Balkans-Transit, Autour de la mer Noire - voyages d'hiver, Tokyo Today, Paradise Lost, Jérusalem(s), Autres rivages - la mer Baltique, Transsibériades (voyages en Transsibérien : Russie et Chine), et CentroAmerica - d'une Amérique l'autre.
De 1995 à 2005, au Centre des Jeunes Détenus de Fleury-Mérogis, il anime un atelier de reportage avec les adolescents. Henri Cartier-Bresson est venu régulièrement les encourager, ainsi que d'autres photographes tels Marc Riboud et William Klein. Poursuivant dans cette dynamique, il travaille avec des jeunes détenus de centres de détention en ex-Union Soviétique. Depuis 2000, il a créé des ateliers photographiques à Celje (Slovénie), dans l’unique prison pour jeunes détenus du pays, ainsi que dans deux prisons de Serbie.
Tout au long de sa carrière, Klavdij Sluban a reçu de nombreux prix et distinctions, tels le Prix Niépce en 2000, le Prix Leica en 2004, et le European Publishers Award for Photography (EPAP) en 2009.
Jean-François Spricigo est un photographe belge né en 1979 à Tournai. S’essayant à la photographie dès son adolescence, il s’est pourtant d’abord tourné vers l’art de la scène en décrochant un diplôme à l’INSAS de Bruxelles, pour ensuite suivre les cours Florent à Paris. C’est en 2003 que son travail photographique est découvert par deux professionnels de renom, Antoine d’Agata et Christian Caujolle. A partir de 2004, Jean-François Spricigo se consacrera alors entièrement à la photographie, ce qui lui vaudra d’obtenir les Prix de la Photographie de l’Académie des Beaux Arts et de la Fondation belge de la Vocation. Ses divers travaux, Silenzio, Notturno, Settembre ou encore Prélude traduisent le style particulier du photographe, dont l’univers tout en noir et blanc est empreint d’onirisme, de souvenirs évanescents et de flous profonds.
Flore-Aël Surun est une photographe née en 1975, diplômée du Book Major de l’EFET en 1993 et membre du collectif Tendance Floue depuis 2004. Mue par la volonté de traquer la vie jusque dans le tréfonds des enfers, Flore-Aël Surun est une photographe des « sur-vivants ». C’est avec son travail sur les enfants des rues de Bucarest qu’elle se fera connaître du grand public et décrochera notamment le prix spécial du jury au Festival du Scoop et du Journalisme d’Angers, deux mentions d’honneur au prix Yann Geoffroy et à « Attention Talent » de la FNAC, ainsi que le prix du festival Terre d’Images de Biarritz. Ses différents travaux traitent entre autres de la transsexualité, des punks de Paris, des manifestations anti G8, des acteurs de la paix... La lutte utopique se place au centre de la démarche de cette photographe résolument engagée pour la vie.
Patrick Tourneboeuf est un photographe français, co-fondateur du collectif Tendance Floue. Traitant des thèmes relatifs à l’architecture, à l’urbanisme et au paysage, il s’emploie à rendre compte du rapport de l’homme à sa ville en interrogeant l’identité des lieux urbains. Dès les années 1990, Patrick Tourneboeuf débute donc un travail sur les lieux communs de l’espace urbain en se focalisant sur leur désaffection, ce qui aboutira aux projets « Périphérique », portant sur le boulevard parisien vu de nuit, et « Nulle Part », s’intéressant aux stations balnéaires européennes. A partir de 2003, Tourneboeuf s’intéressera au rapport entre Histoire et Art, et entreprendra ainsi plusieurs séries sur la fixation des stigmates de trois grands événements du XXe siècle sur leurs environnement urbains : le Mur de Berlin, le débarquement de Normandie et la Grande Guerre, qui donneront lieu aux projets « Cicatrice », « La mémoire du jour J » et « Stèles ». Au début des années 2000, Patrick Tourneboeuf va s’employer à rassembler près de quinze années de travaux sur le patrimoine français en un seul ouvrage, « Monumental ». Son talent lui vaudra d’être considéré comme un photographe reconnu et de décrocher ainsi plusieurs commandes publiques et distinctions au cours de sa carrière, telle que la mention spéciale du prix Kodak European Gold Award en 1999.
Michel Vanden Eeckhout est un photographe belge membre de l’agence VU depuis sa création en 1985. Constamment préoccupé par le présent et l’avenir de l’Homme, il nous livre des œuvres pleines de paradoxes. Car si la première lecture de beaucoup de ses travaux – et plus particulièrement ceux s’intéressant au monde animal – provoque immanquablement un sourire sur le faciès de l’observateur, l’auteur distille de-ci de-là certains indices relevant davantage du tragique. Ainsi, l’artiste nous murmure une analyse personnelle et complexe de la société, à mi chemin entre espoir et désillusion, le tout saupoudré d’une distance savamment enjouée. Auteur de plusieurs expositions et publications largement saluées par la critique telles que « Chien » en 1997, « Duo » en 2000 ou encore « Justice en France : une loterie nationale » en 2003, et régulièrement relayé dans la presse nationale et internationale, Michel Vanden Eeckhoudt collabore depuis 2001 avec le Channel Scène Nationale, avec une mission annuelle sur la ville de Calais.
Martine Voyeux vit et travaille à Paris. Photographe et co-fondatrice de l’agence Métis en 1989, elle poursuit un travail personnel au cours de voyages qui la mènent vers le sud. Son travail est axé autour de thématiques diverses : le corps, le mouvement, les pays méditerranéens… Ainsi, Séville, Grenade, Tanger, Jérusalem, Bethléem, Beyrouth, Naples et Palerme sont autant de paysages représentés dans ses photographies, où onirisme et mythologie s’entremêlent.
Elle est également l’auteur, entre autres, des livres « Portrait de corps », pour lequel elle reçoit une bourse du FIACRE ; « Ecrire contre l’oubli », chez Balland, portraits réalisés pour Amnesty International ; et « Saga Maure », qui réunit l’ensemble de son travail en Andalousie et au Maroc et pour lequel elle obtient le Prix de la Fondation Angénieux.
En parallèle, Martine Voyeux réalise des commandes institutionnelles, notamment pour l’Institut de la mode, le Ministère de l’Agriculture et le Ministère de l’Education et de la Culture, et collabore avec la presse : Géo, Libération, Le Monde.
Enfin, elle est réalisatrice de deux films pour la télévision : « El Cabrero » sur l’Andalousie, et « Flamenco Road » pour le printemps de Bourges.
Patrick Zachmann est un photographe et réalisateur, membre du collectif Magnum depuis 1990. Ancré dans une démarche d’analyse sociologique par la photographie, Patrick Zachmann s’emploiera tout au long de sa carrière à traiter des sujets relatifs à l’identité, la mémoire et l’immigration. C’est ainsi que, peu après ses débuts en tant que photographe professionnel en 1976, il effectuera en 1982 deux reportages sur la mafia napolitaine et sur la jeunesse des quartiers nords de Marseille issue de l’immigration. En 1987, il publie l’ouvrage « Enquête d’identité » retraçant son reportage long de sept ans sur l’identité juive. S’ensuivront de nombreux travaux à travers le monde avec toujours cette volonté de conter le déplacement humain et ses effets. Mais Zachmann est aussi un homme de cinéma et réalisera deux œuvres saluées par la critique, le court métrage « La mémoire de mon père » et le long-métrage « Allers-retours : journal d’un photographe ». Artiste investi et d’une grande sensibilité, il a obtenu au cours de sa carrière de nombreuses distinctions tels que les prix Niépce et Villa Médicis Hors les Murs.