• courtinat unephp 500 base

Jean-Louis Courtinat édité dans Photo Poche

"Jean-Louis Courtinat développe depuis plus de trente ans une oeuvre exemplaire, exclusivement et délibérément dévolue à la seule photographie sociale. Ce choix, sans cesse maintenu, relève d'une détermination sans faille qui le pousse à une confrontation permanente avec les réalités sociales les plus âpres." Les 72 photographies présentées dans ce Photo Poche (numéro 150, éditions Actes Sud), sont précédées d'un entretien avec Michel Christolhomme. Extraits :

Vous vous êtes très tôt consacré à la photographie sociale. Quel est le fondement de votre vocation ?

J’ai toujours ressenti le besoin, en tant qu’individu et citoyen, d’être du côté des plus faibles. Mais c’est à Eugene Smith que je dois d’avoir compris que la photographie pouvait servir une cause. C’était en 1979. A cette époque, j’habitais Aix-En-Provence où je tentais de vivre de ma photographie en travaillant pour la presse locale. Je fréquentais assidûment le rayon photo d’une grande librairie située sur le cours Mirabeau, haut lieu de la vie aixoise. Un jour, je découvris le livre d’un photographe que je ne connaissais pas. Il s’appelait Eugene Smith. Je l’ouvris sur le reportage consacré à Maude Callen, une sage-femme noire qui a passé sa vie à soigner les habitants d’un petit village de Caroline du Sud. Le photographe, qui l’avait accompagnée pendant plusieurs mois, montrait son action auprès d’une population totalement démunie. Ses photos me bouleversèrent. Smith semblait habité par Maude Callen. Nous étions loin du simple reportage en images : il s’agissait d’un engagement humain total. Quelle empathie ! Quelle compassion ! Ce fut pour moi une véritable révélation. D’un seul coup, je venais de trouver ma voie. C’est cela que je voulais faire. M’engager auprès des autres. Défendre leur cause.Dénoncer certes, mais aussi louer, célébrer.

Pourquoi cet intérêt pour les plus faibles ?

Pourquoi cet intérêt pour les pauvres, les malades, les exclus de toutes sortes ? Quelles sont mes motivations ? Comment fais-je pour vivre aussi longtemps avec les gens ? À ces questions, je réponds sans hésiter que les sujets de mes reportages sont les véritables enjeux de ma vie, que je me sens investi d’une mission et que servir ces causes me rend parfaitement équilibré et heureux.

Diriez-vous que la photographie est pour vous un moyen que plutôt qu’une fin en soi ?

La photographie est pour moi un outil que je mets à la disposition d’une cause.Parfois il s’agit de dénoncer des réalités intolérables pour tenter de les corriger. Je compte un certain nombre de petites victoires dont je suis fier. Ainsi, dans le service de gériatrie où j’ai vécu pendant plusieurs mois, le directeur de l’hôpital décida, après avoir vu mes photos, de refaire les douches qui étaient immondes. De même, à la suite de la parution de mon livre Les Damnés de Nanterre, les fonctionnaires de justice - dont je dénonçais les maltraitances sur les sans-abris – furent remplacés par des aides-soignants. Ces résultats peuvent paraître minimes. Ils justifient pourtant pleinement mon engagement photographique. Je ne me complais pas dans la dénonciation. Je montre aussi des réussites exemplaires susceptibles de servir de référence. Ainsi, ayant passé deux années à Faugeras, lieu de vie conçu pour des adultes handicapés, j’ai témoigné de l’utilité d’une telle structure dans laquelle les soignants peuvent vivre leur humanité avec les malades.

Vous fonctionnez dans l’empathie…

Je suis un affectif. J’ai besoin d’établir des liens forts avec les gens. Il m’est impossible de faire des photographies si je ne me sens pas totalement accepté. Je vis avec eux mais je ne dissimule jamais mon appareil photo car je ne veux pas tricher : « On ne te voit jamais prendre de photos ». Je me sens alors rassuré. Ça y est, je suis accepté. J’ai alors l’impression que les images me sont offertes et j’éprouve un bonheur intense. Je donne toujours des tirages à ceux que j’ai photographiés. C’est ma façon de les remercier.

Comment réagissent-ils ?

La plupart ont eu une vie difficile. Souvent, leur apparence physique s’est dégradée et ils supportent mal de se voir en photo. Certains y jettent un coup d’œil poli, la plient et la mettent de côté en me disant qu’ils la regarderont plus tard. Ils sont mal à l’aise et j’ai l’impression d’avoir commis une faute. D’autres au contraire se sentent valorisés car je suis la seule personne à s’intéresser à leur image. Ils placent leur photo quelque part, ils l’épinglent sur un mur, au milieu de cartes postales…

Y a-t-il des photographies que vous vous interdisez de faire ?

Je pense que tout ne se photographie pas. La qualité première d’un photographe est sans doute de savoir poser son appareil. Par respect. Si l’on est parfaitement intégré, on trouve très vite sa place. On sait jusqu’où l’on peut aller : à quel moment on peut faire une image, à quel moment on doit s’effacer. Je l’ai souvent vécu à Nanterre où la violence était permanente et où il fallait maîtriser le temps photographique afin d’éviter toute réaction de rejet.



Rétrospective Joel Meyerowitz à la Maison Européenne de la Photographie



Jusqu’au 7 avril prochain, la Maison Européenne de la Photographie accueille une rétrospective de l’œuvre de Joel Meyerowitz. Entre street photography et photographie d’art, le style de Meyerowitz a su imposer la photographie couleur comme style à part entière.


Né en 1938 dans le Bronx, Joel Meyerowitz s’est imposé comme l’un des précurseurs de l’usage de la couleur dans la photographie artistique. Considérée comme pratique amateur ou commerciale, la couleur était en effet très mal vue et par conséquent peu utilisée en photographie d’art. Dès 1965, Joel Meyerowitz parcourt donc la ville de New York équipé de deux appareils, l’un en couleur et l’autre en noir et blanc : il choisit ensuite quelle qualité convient le mieux à la scène qu’il a saisie. L’année suivante, il poursuit son œuvre en Europe, où il poursuit son expérience. C’est là que Joel Meyerowitz décide finalement d’en rester à la couleur. Il explique ce choix en ces mots : «  J'ai constaté que l'image en couleur était plus riche d'informations, qu'il y avait beaucoup plus à voir et à réfléchir, tandis que le noir et blanc réduisait le monde à des nuances de gris. La pellicule couleur était plus exigeante. »

La rétrospective expose cette recherche chromatique du photographe jusqu’à l’avènement de son style. L’exposition retrace 40 ans de photographie pour s’arrêter en 2001, après la chute du World Trade Center : Joel Meyerowitz a été le seul photographe a obtenir l’autorisation de suivre durant neuf mois la police et les secouristes sur Ground Zero.


Rétrospective, Joel Meyerowitz

Du 26 janvier au 7 avril 2013

Du mercredi au dimanche, de 11h a 20h

Fermé les lundi, mardi et jours fériés

Maison Européenne de la Photographie

5/7 rue de Fourcy, 75004 Paris

01 44 78 75 00



Dans l’atelier du photographe

La photographie mise en scène (1839-2006)


 

De Daguerre à nos jours, l'atelier du photographe est le lieu par excellence où s'opère la magie de la fabrication d'une image. Cette exposition propose de rapprocher l'histoire de la photographie de celle de ses dispositifs, en dévoilant les coulisses de la fabrication des tirages.


Au travers de cette exposition, le musée Bourdelle nous entraîne dans la magie de la fabrication d'une image, les processus d'élaboration des photographies ainsi que leurs usages esthétiques et sociaux.

Le regard des photographes sur leur pratique est réfléchi par 54 œuvres illustrant chacune un procédé ou une période charnière de l'histoire de la photographie, du daguerréotype de 1839 aux images contemporaines.

Une introduction à l'histoire technique de la photographie par le biais d'œuvres maîtresses ou emblématiques issues des collections de la Ville de Paris, chacune illustrant un moment clé des découvertes et des expérimentations qui fondent l'aventure de la photographie, de ses débuts jusqu'aux recherches les plus contemporaines.


Commissaire de l'exposition : Anne Cartier-Bresson, Conservatrice générale du Patrimoine,

Directrice de l'Atelier de Restauration et de Conservation des Photographies de la Ville de Paris (ARCP)

Avec la participation de l'ARCP


Dans l’atelier du photographe, la photographie mise en scène (1839-2006)

Jusqu’au 10 février

Du mardi au dimanche de 10h à 18h

Fermé le lundi et les jours fériés

Musée Bourdelle

18, rue Antoine Bourdelle

75015 Paris

01 49 54 73 73



La photographie en France, 1950-2000


Dans les années 1950, la photographie se démocratise et s’impose alors comme un art populaire. L’exposition « La photographie en France, 1950-2000 », présentée dans le cadre du Mois de la Photographie, retrace en parallèle l’évolution de la pratique photographique et celle de la société française.


Les visiteurs pourront découvrir cette évolution via différents canaux : photo de mode, de presse, de publicité, de décoration ou encore artistique, l’exposition explore toutes les pratiques d’un art pour mieux comprendre la France du XXe siècle. L’exposition présente de nombreux  clichés de photographes célèbres : Raymond Depardon, William Klein, Henri Cartier-Bresson, Jean Dieuzaide, David Hamilton ou encore Jean-Paul Goude, tous sont les témoins de la France du XXe siècle.

La photographie en France, 1950-2000

Jusqu’au 13 janvier

Tous les jours de 11 heures à 20 heures, sauf les lundis, mardis et jours fériés.

Maison Européenne de la Photographie

5 Rue de Fourcy  75004 Paris

01 44 78 75 00



Le palmarès de la 24e édition du Visa pour l’Image


Du 1er au 16 septembre s'est tenue à Perpignan la 24e édition du Visa pour l’image, le festival international du photojournalisme. Comme chaque année, le festival a proposé de nombreuses expositions, mais aussi des projections, des conférences et des remises de prix récompensant les meilleurs reportages.


Près de 300 000 visiteurs se réunissent chaque année pour ce rendez-vous incontournable du photojournalisme. Le festival retrace l’actualité de l’année écoulée à travers le monde, sur tous les thèmes : guerres, crises, politique, insolite, sport, culture, science, environnement... sans oublier un retour sur les événements marquants de 2011, tels le tsunami au Japon ou encore les révolutions du printemps arabe.

Concernant le palmarès, le festival a mis cette année l’accent sur la couverture du printemps arabe, en récompensant notamment Eric Bouvet avec le Visa d’Or catégorie news pour son travail sur Bab al-Azizia, en Libye, réalisé lors de la prise de la caserne fortifiée de Mouammar Kadhafi en août 2011. La Syrie figure également en bonne position dans le palmarès, puisque Tomas Munita s’est vu remettre le Visa d’Or catégorie presse quotidienne pour son reportage sur la Syrie réalisé en janvier 2012, et que le Visa d’Or humanitaire du Comité International de la Croix-Rouge revient à Mani pour son travail sur la vulnérabilité des services d’urgence à Homs.

www.visapourlimage.com



C’étaient des enfants


La rafle du Vel d’Hiv marque un tournant dans la 2e  Guerre mondiale : désormais, l’âge des enfants ne les protège plus de la déportation vers les camps de concentration. L’exposition « C’étaient des enfants : déportation et sauvetage des enfants juifs à Paris, 1940-1945 » retrace cette période la plus sombre de l’histoire de France, et présente des témoignages exclusifs de ceux qui, enfants, ont vu l’horreur et ont survécu. Dessins, correspondance, journaux intimes témoignent de l’été 42 à Paris, et rendent hommage à celles et à ceux qui ont protégé les enfants juifs au péril de leur vie.


Lors des 16 et 17 juillet 1942 se condense toute l’horreur de la 2e Guerre mondiale : plus de 4 000 enfants et adolescents de moins de 16 ans sont arrêtés et déportés dans les camps de Drancy, de Beaune-la-Rolande et de Pithiviers. Si quelques-uns s’en sortiront, la majorité d’entre eux seront gazés à leur arrivée à Auschwitz. Certains parisiens courageux décident d’agir au péril de leur vie et de protéger les enfants juifs menacés de déportation : certains d’entre eux ont à peine deux ans… Les réactions à la rafle du Vel’ d’Hiv’ sont en effet nombreuses. Ce sont des voisins, des amis ou encore des camarades de classe qui portent secours aux enfants juifs parisiens. 

L’exposition de la Mairie de Paris est l’aboutissement du devoir de mémoire, sur cette rafle qui est devenue le symbole de la persécution des juifs de France et du régime de Vichy. Les lettres, photographies, dessins et documents officiels présentés couvrent toute la période de l’Occupation en s’articulant autour de trois thèmes : identification et exclusion, arrestation et déportation, solidarité et sauvetage. Une quatrième salle couvre un thème rarement abordé, l’immédiat après-guerre où, pour beaucoup de ces enfants, les difficultés ont continué.

Exposition gratuite jusqu’au 27 octobre 2012

Salon d'accueil de la Mairie de Paris

29, rue de Rivoli. 75004 Paris

Tél : 01 42 76 51 53.

www.paris.fr/cetaientdesenfants

Ouvert tous les jours sauf dimanche et jours fériés de 10h à 19h.

Catalogue vendu sur place, par Sarah Gensburger, Skira Flammarion, 128p., 24,90 euros.



Tous à vos tablettes pour l’expo Doisneau


Forte du succès de l’exposition Robert Doisneau, qui s’est déroulée jusqu’en avril dernier à l’Hôtel de Ville de Paris, une application Ipad a vu le jour, qui vous permet de prolonger l’exposition grâce à de nombreux clichés de l’illustre photographe.  


L’exposition Robert Doisneau Paris les Halles, qui s’est déroulée au printemps dernier, a vu plus de 110 000 visiteurs se déplacer pour admirer les œuvres du photographe. Le succès de l’exposition est tel qu’une application Ipad gratuite a vu le jour, qui permet de voir ou de redécouvrir les célèbres clichés en noir et blanc qui ont fait la renommée du photographe.

214 clichés, dont 91 inédits, ont été présentés lors de l’exposition, représentant la vision unique qu’avait Doisneau du quartier des Halles. Les clichés pris par le photographe entre 1933 et sa mort retracent la vie de ce quartier du cœur de Paris. Une salle a été consacrée aux photographies couleur prises dans années 1960, permettant aux spectateurs de porter un regard neuf sur l’œuvre du photographe.

L’application propose aux spectateurs une visite virtuelle de l’exposition avec les explications des photographies, mais aussi des interviews et des reportages. Pour l’instant, elle n’est disponible que sur la tablette commercialisée par Apple.